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30 janvier 2011 7 30 /01 /janvier /2011 17:53

jasmineDans une première réflexion au début de la protesta au Maghreb, j'ai parlé d'une éventuelle réorganisation du paysage politique par les Français et les États-Unis. J'ai eu tort. La France n'était au courant de rien. Les États-Unis un peu plus, mais même eux ne semblent pas contrôler la situation.

Maintenant beaucoup se demandent ce que pourrait faire l'Europe et les États Unis, pour aider à la démocratisation des pays de la région. Et si pour une fois, ils se contentaient de ne rien faire? Mais vraiment rien!

 

Dans mon premier post sur la situation en Algérie et en Tunisie, j'avais parlé d'une éventuelle réorganisation franco-américaine du paysage politique locale. Je me trompais lourdement. La France semble n'avoir rien compris dans l'histoire. Le Ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux s'est dit, selon Le Canard Enchaîné, très déçu du fait que la diplomatie militaire américaine était la seule a être prête et à avoir géré le résultat du coup d'État militaire. Alors que la diplomatie française n'a rien vu venir du tout. En effet, quelques heures avant la fuite de Benali, le ministre des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie, assurait à la dictature Tunisienne que la France était à ses côtés, et rappelait même le «savoir-faire de la France en matiére de sécurité en Afrique."sécurité des mafias, des multinationales criminelles et des dictateurs... Bien sur!

Ainsi, alors que Michèle Alliot-Marie rêvait d'un défilé des Para français, les anges gardiens traditionnels de la "Françafrique", en grande pompe sur la l'avenue Bourguiba, l'attaché militaire américain à Tunis supervisait déjà la prise du palais présidentiel et négociait la libération de Benali.

La Boutique Tunisie, semble-t-il est en train de changer de propriétaire. À l'occasion on en profite pour changer de gestionnaire, modifier un peu la vitrine et rafraichir les murs. Mais le personnel, le type de produits les méthodes de gestion semblent vouloir rester les mêmes.

 

C'est probablement ce qui s'est passé au sommet. Mais la rue Tunisienne ne veut pas avaler la pilule sans réagir. Les manifestations continuent, tous les jours. Les affrontements ont disparu ou sont encore rares et de faible intensité. Mais la population n'est pas rentrée chez elle, comme lui avait aimablement suggéré l'armée.

Contre les groupes de pillards ils ont réagi en s'organisant en comités de surveillance dans les villages et les quartiers. De la surveillance, les comités sont passé à la gestion de la crise de produit de première nécessité et à l'aide aux nécessiteux. Peu à peu, le citoyen tunisien est conscient que la politique est quelque chose de trop précieux pour la laisser entre les mains des politiciens.

En face du palais de la Casbah, le siège du gouvernement provisoire, des dizaines de personnes ont décidé d'organiser un sit-in permanent. Pour montrer leur désaccord avec le choix de la nouvelle équipe dirigeante, pour demander un gouvernement provisoire composé de gens propres, pas compromise avec l'ancien régime. Pour demander l'ouverture du champ politique et l'organisation des élections, libres et démocratiques, dès que possible. Ces quelques dizaines de personnes aujourd'hui sont devenues des centaines.

 

Pendant ce temps, l'exemple tunisien touche l'ensemble de la macro-région, du Maroc au Yémen. Des jeunes désespérés s'immolent par le feu dans des lieux différents et éloignés les uns des autres, mais toujours pour la même raison: Manque de présent, absence d'avenir.

En Egypte, les émeutes sont quotidiennes et il semble que les gens, même ici, ne veulent plus rester un moment de plus sous ce régime corrompu et violent, qui l'humilie depuis des décennies. En Algérie, une mobilisation spontanée sur Facebook se transforme en un «Front du changement", rejoint par les syndicats, les associations, les partis et mouvements politiques. Au Yémen, les étudiants semblent déterminés à importer la "Révolution des Jasmins."

 

Pour justifier des éventuelles futures actions et interventions, plus ou moins déguisée, les puissances occidentales ont déjà commencé à parler du risque de chaos ou de "somalisation”, comme disent certains.. En plus de ça il y a l'éternel extrémisme islamique, ou «Al Qaïda», qui pourrait se cacher derrière le chaos et les protestations, disent-ils.

 

Le risque de l'intégrisme existe. Il ne peut être nié. Il fait désormais partie du paysage social et politique des pays musulmans. Pour cela, nous ne devons remercier que l'alliance anglo-américaine et leurs agents dans la région, les monarchies du Golfe. Ils lui ont donné naissance, l'ont nourri au sein de pétrodollars en abondance, l'ont entraîné et formé. Maintenant il est grand et marche seul. C'est la réalité. Il est omniprésent, menaçant et prêt à prendre le pouvoir là où les conditions le lui permettront. Mais il faut aussi dire qu'il existe surtout pour justifier le maintien des systèmes corrompus en place. Pour maintenir la région dans un éternel sous-développement culturel, social, économique et politique. Afin d'assurer aux patrons du monde le contrôle de la terre, des ressources naturelles, de l'eau et surtout de l'esprit des gens.

 

Quelle serait alors la meilleure chose que pourrait faire l'Europe et les États-Unis pour aider nos pays? La meilleure chose serait surement d'arrêter de les aider. Ça suffit. merci. Vous nous avez assez aidé.

Le mieux serait d'arrêter de soutenir les dictatures et les mafias, parce qu'ils seraient un « moindre mal ». Laisser les gens faire leur propre parcours politique. Ne pas décider ce qui est mieux pour eux et ce qui est pire. Arrêter de les défendre contre eux-même. Laisser qu'ils courent le risque de se faire du mal, de se faire manger par les ogres barbus.

Ce qui pourrait être utile ce serait surement de remettre les laisse à leurs mercenaires, leurs trafiquants d'armes, leurs multinationales criminelles, leurs services secrets, leurs experts en sécurité et autres conseillers militaires ...

 

Parce que, à la fin, « le moindre mal » qu'ils ont toujours essayé de maintenir avec ces sales méthodes, ne nous a toujours mené qu'au « pire du pire ». En supposant cela n'était pas exactement le le but recherché.

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commentaires

Z
<br /> Et oui, pourquoi pas, d'ailleurs le jasmin ça sent tellemtn bon :o)<br /> <br /> <br />
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