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17 juillet 2011 7 17 /07 /juillet /2011 13:46

gas-tunisiCes jours-ci, la Place Tahrir, en Egypte, et de nouveau pleine de manifestants, alors qu'aujourd'hui (vendredi, 15.07.2011) devant les bâtiments de la Kasbah, a Tunis, la police a tiré des gaz lacrymogènes pour disperser une manifestation. 

L'amour entre la société civile et les armées n'a pas duré longtemps, mais jusqu'ici il avait toujours trouvé une sorte d'équilibre. Maintenant il semble complètement rompu. Les rues bogent à nouveau, l'air est chargé d'électricité. ÇA risque de péter à tout moment. La belle histoire de l'armée amie du peuple ne fait plus dormir les enfants.

(Photo - Tunisie Numérique) 

 

Et pourtant, en Tunisie du moins, les choses semblaient aller très bien. On nous avait expliqué à tous que l'armée tunisienne était une institution neutre, longtemps tenue à l'écart du pouvoir. Le règne de Benali a été construit sur la police. 130 000 hommes en uniforme, en plus des milliers d'espions et d'informateurs de tout genre qui infestaient chaque coin de rue. L'armée était laissée dans un coin. Une poignée d'officiers de carrière occupé à faire les nourrices pour quelques milliers de jeunes du service militaire. Peu nombreux, mal équipés, absents de la scène politique.

 

Lorsque, à la mi-Janvier, après consultation avec l'Ambassade étasunienne, le chef d'état-major Ben Rachid Ammar, suggérait à Benali qu'il était préférable de monter lui aussi sur l'avion, qui devait emmener sa famille en Arabie saoudite, le public avait déjà été préparé pour voir l'armée prendre le pouvoir. En fait, la légende du général Ben Ammar qui a désobéi et a refusé de tirer sur son peuple, avait déjà fait le tour des média internationaux. Et dans les rues, les manifestants avaient déjà commencé à saluer les soldats comme des camarades de lutte.

 

En Egypte, les choses n'étaient pas aussi simples. Le pouvoir sur les rives nord du Nil est entre les mains de l'armée depuis 1953, année de la révolution des Officiers libres de Gamal Abdel Nasser.

 

Les généraux égyptien ont toujours été le pilier central du régime. Nasser éyait un officier supérieur, Sadate aussi . Et Moubarak, même si il ne s'est jamais exhibé en uniforme, comme ses prédécesseurs, l'est tout autant.

 

La prise du pouvoir par le «conseil militaire» officiellement pour une transition démocratique, n'a été acceptée que parce qu'il y avait très peu de choix. Les places de protestation après des semaines de sit-in étaient devenue de véritables champs de bataille. La police et les Baltaguia faisaient régner une terreur absolue. Les manifestants étaient épuisés et la majorité des gens ne demandaient rien de mieux que de croire au sologan: "giaish, sciab, yad Wahida" (armée et peuple: une seule main).

 

Aujourd'hui, dans les deux pays, l'idylle est bel et bien terminée. Il est clair que les deux gouvernements garantis par les armées font de leur mieux pour garder intact le vieux système. En changeant un peu la vitrines et en apportant un peu de sang nouveau dans quelques poste très peu stratégiques.

Le fait est que maintenant que les gens ont repris la parole confisquée depuis longtemps, ils ne veulent plus rester en silence. Alors le choc est inévitable.

 

En même temps, en Syrie, des nouvelles parlent de l'armée qui se serait interposée entre les manifestants et les forces spéciales du régime a Deraa. Ceci, si ça se confirme (dans cette situation, le doute est indispensable), cela peut signifier que certaines unités de l'armée ont commencé à regarder en direction d'une solution à l'égyptienne.

 

 

Au même moment, tandis que sur la place Tahrir il grillent sous le soleil impitoyable de l'été égyptien et que à la Casbah ils fuient devant les gaz toxiques de l'armée tunisienne, les jeunes égyptiens et tunisiens ont pris conscience que ce qu'ils ont fait jusqu'ici ne peut pas encore s'appeler « révolution ». Que personne n'apporte la liberté et les droits sur un plateau à personne. Et que peut-être ... Peut-être la vraie révolution n'a pas encore commencé.

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