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11 novembre 2009 3 11 /11 /novembre /2009 16:10

Le dernier match pour les épreuves éliminatoires de la Coupe du Monde 2010, zone Afrique, s'annonce chaud. Très chaud!!

 

 

Les médias nationaux des deux pays sont devenus fous. Les pouvoirs publics font semblant d'appeler au calme, mais en réalité c'est eux qui soufflent sur l'incendie. Une vieille histoire entre l'Algérie et l'Égypte. La nouveauté ce sont les milliers de blogueurs algériens et égyptiens qui se sont jeté dans la bagarre. Échangeant des accusations qui vont bien au-delà du football. Deux pays qui se regarde de travers pendant des semaines. Deux pays qui ont besoin d'un bon résultat et d'aller aux mondial pour pouvoir rêver un peu. Pour oublier la misère. Pour oublier la dictature.

 

 

Les déclarations du président de la Fédération égyptienne de football, Samir Zaher, semblent de véritables appels au lynchage. Il accuse l'Algérie de corruption envers les arbitres dans les différentes parties et a appelé le peuple égyptien "a ne pas donner de répit » à l'équipe algérienne.

 

Pas de répit, dans la culture footbalistique des grands pays africains (Nigeria, Algérie, Egypte, Maroc ...) a un sens bien précis. Cela veut dire: harceler l'ennemi sans pitiè. Cela signifie ne pas les laisser reposer une minute. Rassemblements populaires, menaces et jets d'objets partout où ils vont. Cela veut dire boucan insupportable autour de l'hôtel où ils sont hébergés, chaque nuit, avant le match.

 

Ces pratiques sont beaucoup moins courantes aujourd'hui. Mais, dans le passé, l'Égypte y était passé maitre. Pour soutenir les déclarations incendiaires du président de la Fédération des commentateurs de télévision du régime égyptien ont mis le pacquet, puis une foule de blogueurs et de sites Internet qui accablent l'Algérie et les algériens pas seulement d'anti-sport, mais portent des accusations qui vont au-delà du football (viols , agression, blasphémes ...). Les Égyptiens ont mis le paquet, car ils partent défavorisés. En Algérie, dans la première manche, ils ont pris une vraie raclée: 3-1. Et puis l'Algérie a marqué une avalanche de buts sur son parcours, ce qui pése en sa faveur dans le goal-average.

En Algérie, tous les moyens de communication de masse ont répliqué en chœur. C'est une véritable guerre de déclarations et d'accusations échangées de part et d'autre.

Le président de la FIFA a du intervenir, en avertissant l'Égypte contre toute action qui porte atteinte à la sécurité et la sérénité du jeu, en appelant les deux pays à respecter les règles du fair-play et en annonçant l'envoi d'une commission d'observateurs garants de la légalité et de la sécurité.

 

Le stade du Caire est en fait un véritable enfer pour les équipes visiteuses. Il l'a toujours été parce que le régime égyptien a toujours beaucoup investi sur le football-drogue. Alors que le régime algérien le fait seulement par intermittence.

 

Le stade est énorme. Il est toujours rempli au-delà de ses capacités (souvent par l'armée quand les civils ne sont pas nombreux à pouvoir se permettre les billets). La foule est toujours chauffée à blanc par la presse et par les commentateurs du stade. Tout au cairo Stadium contribue à la victoire de l'équipe nationale: les joueurs bien sûr, mais aussi les ramasseur de balles, le personnel technique, les balayeurs, les chauffeurs d'ambulance, les infirmiers, les médecins, les jardiniers et la police ... Il font tous équipe ensemble.

 

En plus, l'Égypte a toujours été très actif dans les instances du football africain. La CAF, la Confédération africaine de football, est basée au Caire et ses dirigeants ont toujours ètè majoritairement ègyptiens. E alors l'Afrique s'est un peu abituée à un Egypte qui a une forte influence sur le choix des arbitres et les règles des compétitions.

Mais étant donné l'importance qu'accordait l'Algérie à cette Coupe du monde, il est probable que le régime d'Alger, en plus d'avoir formé une équipe solide, a également dépensé beaucoup de ses pétrodollars pour adoucir un certain nombre de dirigeants et d'arbitres. Il est connu que que la politique est un sport. Mais un sport où tous les coups sont permis.

Il y a toujours eu des tension entre les deux pays lors de matches de football. Même si elles n'ont jamais affecté les relations diplomatiques. Les autorités sportives et les athlètes des deux pays se haïssent mutuellement et cordialement. Certains dirigeants et joueurs se sont affrontés, par exemple, dans de très longs long procès pour agression physique.

La partie sera probablement très difficile. Les deux équipes sont techniquement bons. Les Égyptiens auront de leur part l'expérience et le chaudron du Cairo Stadium, mais doivent gagner avec au moins deux but de différence. Alors que les algériens ont de leur part jeunesse et fraîcheur physique. E puis un confortable avantage en points et en Goal-average. Si il arrivent à parité, il y aura un troisième match barrage sur terrain neutre.

 

Une chose est sûre c'est que plus tard lorsque, inévitablement, une équipe sera choisie pour aller en Coupe du Monde et en Coupe d'Afrique 2010, tandis que les autres devront retourner chez eux, la queue entre les jambes. Il y aura toujours deux peuples. Celui qui pour une période sera euphorique, le temps d'une Coupe du Monde. Et l'autre qui retombera brusquement dans sa triste réalité. Mais une chose est sûre. Mais quelque soit le résultat du match, cela ne changera rien à la misère culturelle et économique dans lesquels ils sont contraints à vivre tous les deux.

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